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Correspondance de Cavaillé-Coll

au sujet de la construction du grand orgue de la cathédrale de Nancy

 

3490 – 29 juillet 1857

M Hess - organiste de la Cathédrale de Nancy

M. Ce n'est qu'à mon retour d'un petit voyage que j'ai trouvé votre lettre du 16 juillet courant où vous me demandez une prompte réponse. Je regrette que cette circonstance m'ait fait différer de vous donner les explications que vous me demandez.



J'ai lu avec attention la note que vous m'avez adressée sur les réparations à faire à votre orgue. Je pense que les travaux que vous indiquez sommairement seraient bien ce qu'il conviendrait de faire mais malgré la charte de votre note, il me serait impossible de fixer le prix de ces travaux sans examiner au préalable l'instrument même.

Si Mgr et la fabrique désiraient faire dresser un devis de ces travaux, je vous proposerais de me rendre à Nancy pour dresser au vue de l'instrument le devis estimatif des dépenses auxquelles donnerait lieu cette restauration. 

Veuillez, M, agréer mes excuses pour le retard que j'ai mis à vous répondre et agréer les sincères salutations de votre dévoué serviteur.

  

3554 – 27 novembre 1857

Mr Hess - organiste de la Cathédrale à Nancy

M. Nous avons l'honneur de vous informer que nous venons d'adresser par le courrier de ce jour à Mgr l'Evêque et à MM les membres du conseil de fabrique de la Cathédrale de Nancy le devis des travaux de restauration et de perfectionnement du grand-orgue de la Cathédrale et dont nous vous remettons ci-joint un détail sommaire.

Ainsi que vous le verrez dans la nouvelle composition des jeux, nous nous sommes attachés à augmenter l'importance des jeux graves pour donner à la basse de l'orgue le caractère majestueux et imposant qu'elle doit avoir et nous avons substitué aux jeux de mutation peu usités aujourd'hui quelques jeux nouveaux de différents timbres qui donneront de la variété dans la sonorité des jeux de détail et apporteront des effets nouveaux dans les ensembles.

La pédale, outre les améliorations qui seraient apportées à la sonorité des jeux actuels, serait augmentée d'une nouvelle pédale composée de six jeux graves qui donneront à cette partie essentielle tout le développement désirable.

Le nouveau récit expressif est également conçu dans de larges proportions de manière à pouvoir réagir sur la sonorité générale et communiquer l'expression et la vie à l'ensemble de l'instrument.

Le nouvel orgue aurait 62 jeux distribués sur 4 claviers et 3612 tuyaux.

 L'examen des deux résumés qui suivent la nomenclature des jeux de l'ancien orgue vous donnera une idée exacte des changements opérés.

 Dans la nouvelle composition nous trouvons :

Nouvel orgue 32 p. 16 p. 8 p. 4 p. 3 p. 2 p. 1 p. Jeux composés
”  ” 2 13 24 12 1 3 1 6  62 jeux et 3612 tuyaux
Ancien orgue 1 7 14 9 + 3 4 7 0 8  53 jeux et 3276 tuyaux
Différence + 1 + 6 + 10 + 3 + 3 - 3 - 4 + 1 - 2  9 jeux et   336 tuyaux

  

Ce petit résumé démontre que nous aurons dans le nouvel orgue en plus

1 jeu de 32 pieds
6 jeux de 16 pieds
10 jeux de 8 pieds
3 jeux de 4 pieds
1 jeu de 1 pied
Ensemble 21 jeux.

Nous trouvons aussi que nous avons retranché de l'ancien orgue les jeux ci-après, savoir :

1°   3 jeux    de tierce
2°   3           de nazard
4           de doublette
2           composés
=   12 jeux

Ainsi nous aurons dans le nouvel orgue 21 jeux de grande dimension en plus et nous avons fait disparaître 12 jeux de mutation peu usités soit 12 j., la différence est de 9 jeux.



Mais le supplément dans le nombre de jeux n'est pas encore la chose la plus importante. Nous obtiendrons par la nouvelle soufflerie à diverses pressions, les sommiers à doubles laies et un plus grand nombre de pédales de combinaison, un plus grand nombre de ressources et une augmentation de puissance dont on ne peut se faire une idée avant d'avoir entendu nos nouvelles orgues. J'estime que l'orgue de Nancy restauré et perfectionné comme nous l'avons projeté serait un des plus beaux instruments d'Europe.



Maintenant, si dans l'examen du devis, vous trouviez quelques jeux à modifier, nous nous entendrons toujours pendant l'exécution des travaux. Je crois que nous avons le même désir l'un et l'autre, c'est de faire l'orgue le plus complet et le plus parfait qu'il soit possible.

Je regrette, mon cher M, d'avoir un peu retardé l'envoi de ce devis, j'espère néanmoins qu'il arrivera à temps pour que Mgr et la fabrique puissent délibérer sur cette affaire.

Pour provoquer une prompte solution près de l'Administration centrale, il serait utile que la fabrique prît une délibération pour déterminer la part de dépense qu'elle peut prendre à sa charge et que Mgr transmît dans sa demande au Ministre des Cultes l'engagement de la fabrique avec le devis des travaux.

Je désire, mon cher M, que cette affaire ait la solution que nous en attendons.Veuillez je vous prie me rappeler au bon souvenir de tous ces MM et agréer pour vous et votre famille les bien sincères salutations de votre [dévoué serviteur.]

 

Lettre1

  

3555 – 27 novembre 1857

Mgr Menjaud - évêque de Nancy 1er aumônier de l'empereur et à MM les membres du conseil de fabrique de la cathédrale de Nancy.

Mgr, Messieurs. Nous avons l'honneur de vous adresser ci-joint le projet que vous avez bien voulu nous demander pour la restauration et le perfectionnement du grand orgue de la Cathédrale de Nancy.

Cette pièce renferme:

1° Un exposé ou aperçu historique de cet instrument.

2° Un état détaillé de sa composition actuelle.

3° Le devis des travaux de restauration et perfectionnement dont cet orgue nous a paru susceptible.

4° Enfin une récapitulation des articles du devis où nous avons indiqué d'une manière sommaire la nature des différents ouvrages à exécuter et le chiffre des dépenses auxquelles ils donneraient lieu montant en totalité à 50 250 f.

Nous vous prions, Mgr, Messieurs de vouloir bien examiner cette pièce et de la faire vérifier en vue de l'instrument même afin de vous convaincre de son exactitude.

Nous n'avons rien négligé de notre côté pour donner à cette œuvre tout le développement que comporte un instrument digne à tous égards de votre sollicitude.

Nous avons d'abord pensé pouvoir limiter nos travaux à une restauration de l'ancien orgue, mais après nous être assuré de l'état de dépérissement dans lequel se trouve cet instrument et en présence des progrès de l'art moderne, il nous a semblé qu'une restauration ne serait véritablement sérieuse et durable qu'autant qu'on referait à neuf toute la partie mécanique en appliquant les perfectionnements dont la facture instrumentale s'est enrichie de nos jours. Ainsi la soufflerie, les sommiers et tout le mécanisme seraient renouvelés.

La partie sonore de l'orgue établie et conçue sur de meilleures bases a pu être en partie conservée. Cependant tous les jeux de l'ancien orgue qui entrent dans la nouvelle composition de l'instrument seraient notablement améliorés. Nous proposons en outre de remplacer par des jeux nouveaux quelques jeux anciens d'un mauvais effet et peu usités de nos jours.

Les basses de l'orgue, les pédales des jeux de fonds notamment laissant beaucoup à désirer sous le rapport du volume et de l'intensité des sons, ces anciens jeux seraient non seulement améliorés dans leur sonorité mais la pédale serait augmentée de six nouveaux jeux de basses qui donneraient à cette partie de l'orgue le caractère majestueux et imposant qu'elle doit avoir.

Une autre partie, le nouveau Récit expressif qui n'existait point dans l'ancien orgue et à laquelle nous avons cru devoir donner une véritable importance, aurait pour effet non seulement de permettre à l'organiste de nuancer à son gré la sonorité des jeux qu'elle renferme, mais encore lorsque ce Récit serait réuni aux autres claviers il communiquerait ses accents aux mille voix de l'orgue et porterait l'expression et la vie dans l'ensemble de l'instrument.

Nous osons espérer, Mgr, MM, que vous partagerez notre manière de voir sur l'ensemble du projet dont nous venons d'avoir l'honneur de vous entretenir et que vous voudrez bien, après l'avoir revêtu de votre approbation en recommander l'exécution à l'attention de S. E. le Ministre des Cultes.

Veuillez, en attendant vos nouvelles instructions, agréer, Mgr et MM, l'hommage du profond respect de vos [dévoués serviteurs.]

  

3563 – 10 décembre 1857

M. Dolard de Nyon - secrétaire du Conseil de fabrique de la Cathédrale à Nancy.



M. Nous avons l'honneur de vous accuser réception de la lettre que vous avez bien voulu nous écrire le 7 de ce mois pour nous faire part de la délibération du Conseil de fabrique au sujet du devis que nous lui avons adressé des travaux de réparations et de perfectionnement à faire au grand orgue de la Cathédrale de Nancy.

Nous avons vu avec satisfaction, M, que la fabrique partageait notre manière de voir sur la nécessité de faire ce travail d'une manière complète et qu'elle avait voté pour concourir à cet ouvrage la moitié du chiffre de la dépense.

Conformément à vos instructions, M, nous vous adressons ci-joint une 2ème copie du devis des travaux. Nous ne manquerons pas de faire prochainement une visite à Mgr l'Evêque de Nancy pour conférer avec sa Grandeur de cette affaire.

Nous osons espérer, M, qu'en présence de la décision de la fabrique et sur la haute considération de Mgr l'Evêque de Nancy, votre demande trouvera bon accueil auprès de M. le Ministre de l'Instruction publique et des Cultes et que cette affaire pourra être bientôt l'objet d'une décision favorable.

Veuillez, en attendant, M, agréer et présenter à MM les membres de la fabrique l'hommage du profond respect de vos très humbles et très obéissants serviteurs.

  

3593 – 16 décembre 1857

M. Hess - organiste de la Cathédrale à Nancy

Mon cher M Hess. J’ai reçu votre bonne lettre du 12 décembre par laquelle vous me demandez si nous pourrions établir à un prix très modéré un petit orgue d’accompagnement pour la paroisse St-Sébastien de votre ville. Je vous remercie d’avoir bien voulu penser à notre maison pour cet objet et d’autant plus que l’on pense à tort généralement qu’à cause de nos grands travaux, nous ne daignons pas nous occuper des orgues dans les prix de 3 à 4000 f. et nous pensons que si la fabrique pouvait mettre seulement 3000 f. à la partie instrumentale, nous pourrions lui construire un bon orgue d’accompagnement.

Au surplus, comme j’espère que l’affaire du grand orgue de la Cathédrale ne tardera pas à se décider je profiterai volontiers de mon premier voyage à Nancy pour examiner avec vous l’église dont vous me parlez et pour proposer un orgue en rapport avec le local et avec les besoins du service.

Veuillez en attendant, mon cher M Hess, agréer avec mon remerciement les sincères salutations de votre [dévoué serviteur.]

  

3624 – 26 janvier 1858

M. Hess - organiste de la Cathédrale à Nancy

Mon cher M. Depuis mon arrivée, il ne m'a pas été possible de faire une nouvelle démarche auprès de votre évêque. Je ne perds pas cependant l'affaire de vue et je me propose d'aller au premier jour chez sa Grandeur pour la lui remémorer et la prier de faire une nouvelle démarche auprès du Ministre des Cultes. Je vous tiendrai au courant du résultat ; veuillez en attendant, mon cher M, présenter à MM les membres de la fabrique mes salutations respectueuses et agréer pour vous et votre famille l'expression de mes sentiments dévoués.

  

3706 – 22 avril 1858

M Hess - organiste de la cathédrale à Nancy

Mon cher M Hess. Je m'empresse de répondre à votre lettre du 20 avril, par laquelle vous me demandez conseil sur les nouvelles démarches à faire pour activer la solution de l'affaire relative à votre orgue. Je crois qu'il serait inutile en ce moment de faire une nouvelle démarche auprès de M Hamille après celle que vous avez déjà faite.

Je pense qu'il suffirait, quant à présent, que M Gény écrivît la lettre dont vous me parlez à son ami M de C[?]. Si Mgr croit devoir écrire au Ministre, ça ne peut pas nuire ; mais ce qui serait le mieux, c'est que lui-même le vît, comme on vous l'a dit, lorsqu'il sera de retour à Paris. Si vous voulez me tenir au courant de ce qui sera fait vis-à-vis de M. de C[?], je pourrai moi-même aller le voir pour savoir ce que l'on peut raisonnablement espérer maintenant.

Vous devez bien penser, mon cher M, que mon désir n'est pas différent du vôtre et que s'il m'était possible de faire provoquer une décision, il y a longtemps qu'elle serait prise. Cependant je ne désespère pas, l'affaire me parait en bon chemin et il suffira peut-être d'un mot de Mgr ou de M Gény pour obtenir la solution que nous désirons tous.

Je vous prie de m'excuser auprès de Mgr, si je ne suis pas retourné le voir ainsi que je le lui ai promis. J'avais craint d'abord de l'importuner et ensuite, c'est que je ne supposais pas que le moment fût bien choisi pour le revoir à l'époque où j'aurais pu me représenter chez lui.

Veuillez enfin, je vous prie, me rappeler au bon souvenir de M le Curé et à MM les membres de la fabrique et agréer les bien sincères salutations de votre [dévoué serviteur].

  

3739 – 12 juin 1858

M Hess - organiste de la cathédrale de Nancy

Mon cher M. Vous devez désespérer de votre affaire à cause du silence de l'Administration. Cependant je crois devoir vous rassurer et vous prévenir que la cause de ce silence peut s'expliquer par la maladie de M Hamille qui est depuis un mois retenu chez lui et ne pourra préalablement reprendre ses travaux avant une quinzaine de jours.

Je me propose d'aller le voir aussitôt qu'il sera bien rétabli pour lui rappeler cette affaire. Peut-être feriez-vous bien de faire prier Mgr de vouloir bien rappeler de nouveau cette affaire au Ministre en faisant valoir à ses yeux, non seulement l'urgence de ces travaux, mais encore la part importante de la contribution de la fabrique et notamment qu'à raison du temps nécessaire à l'exécution de ces travaux, l'état n'aurait à intervenir dans ce paiement que l'année prochaine, la fabrique s'obligeant à payer sa part dans l'exercice courant.

Cette condition pourrait être sans doute une cause déterminante car vous savez que M. de C[?] est très bien disposé pour cette affaire.

Si Mgr jugeait utile comme je le suppose d'écrire un mot à M le Ministre, veuillez m'en informer en temps utile afin que je puisse de mon côté faire quelques démarches de l'Administration.

Veuillez agréer, mon cher Monsieur, les très humbles salutations de votre [dévoué serviteur].

 

Lettre2

  

3759 – 6 juillet 1858

Mgr Menjaud - Evêque de Nancy et 1er aumônier de sa Majesté l'Empereur

Monseigneur. Nous avons l'honneur de rappeler à votre bienveillante attention l'affaire de la restauration de l'orgue de votre Cathédrale.

Nous pensons, Mgr, que le moment serait opportun pour rappeler cette affaire à son Excellence, M le Ministre de l'Instruction publique et des Cultes. Nous avons déjà nous-mêmes dans les limites de nos attributions, demandé des nouvelles de cette affaire dans les bureaux de l'Administration, mais malgré la bonne volonté de ces Messieurs, il nous a semblé Monseigneur, qu'il serait nécessaire pour obtenir une prompte solution, que Votre Grandeur voulût bien en entretenir directement M le Ministre.

En écrivant à son Excellence, peut-être jugerez-vous utile Mgr, de faire remarquer à M le Ministre tout l'intérêt qui s'attache à cette restauration, que la fabrique, désireuse de voir restaurer cet ancien chef-d’œuvre, a voté la moitié de la somme nécessaire et que par conséquent, l'état n'aurait à intervenir que pour la 2ème moitié dont le paiement pourrait au besoin ne s'effectuer, vu l'importance et le durée du travail, que pendant les exercices 1859 et 1860.

Votre Grandeur nous pardonnera d'insister sur une affaire qui nous intéresse assurément beaucoup plus, au point de vue artistique que sous le rapport commercial et que nous serions heureux de mettre bientôt en œuvre.

Veuillez en attendant vos instructions, Mgr, agréer l'hommage du profond Respect de vos très humbles et très [dévoués serviteurs].

  

3940 – 19 janvier 1859

A Monsieur Hess - organiste de la cathédrale de Nancy

Monsieur. Je viens de voir Monseigneur qui me dit avoir faire hier une visite à Monsieur Hamille qui lui avait promis de s'occuper de votre affaire et qui l'avait engagé à en dire un mot au Ministre à la première occasion.

Je suis allé de suite au ministère et j'y ai vu moi-même Monsieur Hamille qui m'a répété la même chose que Monseigneur, et je lui ai expliqué alors que de toutes les affaires qui se présentai[en]t à l'administration il n'y en avait qui fut dans de meilleures conditions que celle de Nancy et qu'en ce qui me concernait j'aimais mieux avoir ce travail à faire que n'importe quel ouvrage que l'administration pourrait me donner. Je n'ai pas besoin de vous dire toutes les raisons que je lui ai données mais la meilleure à mon avis c'est que Nancy était une ville essentiellement artistique qui ne demandait qu'un secours de 2 500 f. au gouvernement tandis qu'on donnait un orgue de 100 000 f. au village de Luçon qui ne leur en savait aucun gré.

Cette raison et beaucoup d'autres l'ont un peu réchauffé et il m'a assuré que cela se ferait très prochainement et que d'ailleurs il avait dit hier à Monseigneur votre Evêque que votre affaire était sur la petite liste.

Veuillez donc rassurer ces Messieurs je crois que nous touchons à la solution et je ne manquerai pas de mon côté de rappeler l'affaire de façon à maintenir les bonnes dispositions de l'administration.

Je regrette d'avoir été obligé de vous faire attendre si longtemps ma réponse mais je désirais voir Monseigneur et M. Hamille et ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai pu les rencontrer tous les deux.

Adieu Mon cher Monsieur Hess, veuillez me rappeler au bon souvenir de Monsieur le Curé et de Messieurs les membres de la fabrique et agréer pour vous et votre excellente famille les bien sincères salutations [de votre dévoué serviteur].

  

3989 – 22 février 1859

A Monsieur le Préfet de la Meurthe à Nancy

Monsieur le Préfet. Conformément aux instructions de son Excellence Monsieur le Ministre de l'Instruction publique et des Cultes, nous avons l'honneur de vous adresser ci-joint et de soumettre à votre approbation notre soumission pour l'exécution des travaux de restauration et de perfectionnement du grand orgue de la Cathédrale de Nancy.

Nous vous prions Monsieur le Préfet de vouloir bien examiner cette pièce et de la transmettre avec votre avis à Monsieur le Ministre.

Veuillez agréer Monsieur le Préfet l'hommage du profond respect de vos très humbles [serviteurs].

  

3992 – 25 février 1859

A Monsieur Hess - organiste de la cathédrale de Nancy

Mon Cher Monsieur. Je m'empresse de répondre à la demande que vous me faites à savoir s'il y aurait économie de temps en commençant les travaux à Nancy en même temps que ceux que nous avons à faire à Paris.

Il y aurait bien certainement un peu d[']avantage à commencer des deux côtés à la fois mais cependant je dois vous faire observer que dans ce cas vous seriez privé un peu plus longtemps de votre orgue. Nous avons pas mal de choses à faire ici avant d'avoir à démonter l'instrument et pendant une bonne partie du temps que durerai[en]t ces travaux l'orgue pourrait encore faire son service[. D]e cette manière la durée entière de ces travaux serait plus longue mais en apparence plus courte puisque l'instrument resterait moins longtemps démonté.

Cependant je ne puis encore bien vous préciser ce qui conviendra mieux de faire nous jugerons la question sur place à mon prochain voyage à Nancy.

Veuillez en attendant me rappeler au bon souvenir de ces Messieurs de la fabrique et agréer pour vous-même les bien sincères salutations de votre tout dévoué serviteur.

  

3996 – 28 février 1859

A Monsieur Hess - organiste de la cathédrale de Nancy

Mon Cher Monsieur. Malgré toute ma bonne volonté à suivre vos instructions et le désir de la fabrique il m'est impossible d'aller vous trouver à Nancy aussitôt que vous me le dites. J'espère pouvoir aller à Nancy vers la fin de la semaine. Je vous préviendrai au besoin la veille de mon arrivée. J'estime cependant que je pourrai me mettre en route vendredi soir ou samedi.

Je ne réponds pas aux observations que vous voulez bien me transmettre concernant le devis n'ayant pas le temps de les examiner puisqu'il sera plus facile de nous entendre de tout cela sur place.

Mes respects je vous prie à toute votre bonne famille.

Veuillez en attendant agréer et présenter à ces Messieurs les très humbles [salutations de votre serviteur].

 

Lettre3

  

4009 – 19 mars 1859

A Monsieur Voirin père à Nancy

Monsieur. J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint le devis que vous m’avez fait l’honneur de me demander lors de mon dernier voyage à Nancy.

Les frais d’emballage de transport et de pose sont à la charge des acquéreurs.

Toutefois Monsieur pour vous donner une preuve du désir que nous avons de rendre cette affaire possible si la fabrique adopte notre projet, nous nous obligerions à lui livrer l’instrument tout posé pour la somme de 4500 f. ayant à envoyer des ouvriers à Nancy pour le grand orgue de la cathédrale nous prendrions tous les frais à notre charge ce qui ferait pour la fabrique une économie d’environ 500 f.

Je désire Monsieur que notre proposition soit accueillie par la fabrique et nous vous prions en attendant nos instructions d’agréer les très humbles salutations de votre dévoué serviteur.

  

4052 – 20 avril 1859

A Monsieur le Préfet de la Meurthe à Nancy

Monsieur le Préfet. Par sa lettre en date du 6 avril dernier Monsieur le Ministre de l'Instruction publique et des Cultes nous a avisés de l'approbation de notre soumission pour les travaux du grand orgue de la cathédrale de Nancy et nous a informés qu'il vous l'avait renvoyée pour la faire enregistrer. Nous vous prions de vouloir bien nous en faire délivrer après enregistrement une copie conforme sur timbre et une copie du devis.

Nous avons chargé Monsieur Hess, organiste de la cathédrale, d'acquitter dans vos bureaux les frais que cela pourra occasionner.

Agréez, Monsieur le Préfet, l'hommage de notre respect.

  

4103 – 5 juin 1859

A Monsieur Chatelain - architecte diocésain à Nancy

Monsieur. J'ai l'honneur de vous adresser mon frère M. V[incent] Cavaillé que nous avons chargé de se rendre à Nancy pour mettre en œuvre les travaux de restauration du Grand Orgue de la cathédrale.

L'exécution de ces travaux exigera un grand échafaud au devant de l'orgue pour entreposer les diverses parties de l'instrument et pour travailler à la réparation de celles qui doivent être conservées.

Comme cet échafaudage n'a pas été prévu dans notre devis, nous vous serions obligés Monsieur de vouloir bien en écrire à M. le Ministre pour vous faire autoriser à le mettre en œuvre le plus tôt qu'il vous sera possible afin que nous puissions sans retard exécuter nos travaux.

Nous vous remettons ci-joint une étude que nous avons faite de cet échafaudage, vous jugerez vous-même des modifications qu'il serait utile d'y introduire, la seule chose à laquelle nous tenions c'est d'avoir les deux planchers établis à la hauteur indiqué[e] dans notre plan et parfaitement solides.

Nous avons fait part à M. Hamille de la demande que nous avions à vous adresser pour cet échafaudage et il nous a autorisés à vous dire d'en adresser la demande à M. le Ministre, qu'il la ferait approuver sans retard.

Veuillez Monsieur avoir l'obligeance de vous entendre avec Monsieur Vincent Cavaillé pour ce qui sera nécessaire à l'égard de quelques travaux d'appropriation des locaux qui devront nous servir à déposer les objets de l'orgue afin que vous puissiez vous faire autoriser à les exécuter.Nous avons l'honneur d'être avec respect [vos très humbles serviteurs].

  

4344 – 13 décembre 1859

M Chatelain architecte diocésain à Nancy

M. Mon frère m'a adressé la note que vous avez rédigée concernant le projet d'addition à faire au buffet d'orgue de la Cathédrale de Nancy et que je vous ai confié lors de mon récent voyage dans cette ville.

Je vois d'après cette note que vous n'approuvez point le complément de décoration nécessaire et que vous seriez disposé à y suppléer au moyen de panneaux plus ou moins évidés.

Ce n'est pas sans avoir sérieusement réfléchi, M, ni sans m'être entouré des lumières d'artistes compétents que je me suis permis de présenter ce projet à M le chef de la 2ème division de l’Administration des Cultes qui m'engage à m'entendre avec vous pour adresser le travail au Ministre.

Je regrette, M, que nous n'ayons pas pu en conférer sur place où j'aurais eu la possibilité de vous convaincre de l'utilité de ce travail tant au point de vue architectonique qu'au point de vue instrumental.

Nous ne pensons pas que des cloisons découpées ou des treillages dans l'ornementation serai[en]t tout-à-fait déplacé[s] dans un buffet d'orgues puissent suppléer convenablement à la décoration des tuyaux qui sont le principal ornement de l'orgue.

Nous n'avons aucun intérêt commercial à soutenir notre projet.

C'est tout simplement un sentiment artistique qui nous a dirigés et ce complément qui vous paraît devoir nuire à la décoration actuelle nous a été inspiré par les orgues renommées de Haarlem et de Rotterdam célèbres dans l'histoire de la facture de l'orgue.

Je vous serais donc obligé, M, de vouloir bien me retourner les plans que je vous ai confiés, puisque vous ne croyez pas pouvoir vous charger de présenter vous-même ce projet au ministre.

Quant à l'état d'avancement des travaux que mon frère a dû vous remettre pour le vérifier, je vous serais reconnaissant, M, de faire la constatation des travaux exécutés à Nancy ; je m'adresserai à l'Administration pour faire constater le complément des ouvrages qui sont confectionnés dans nos ateliers et que nous avons mentionnés dans cette même pièce.

Veuillez agréer, M, les très humbles [salutations de votre serviteur].


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